Alice se tenait devant son chevalet, les mains couvertes de colle et d’éclats de verre.
Son regard était rivé sur la mosaïque en cours de réalisation, une myriade de couleurs et de formes qui prenaient vie sous ses doigts agiles. Un sentiment de satisfaction l’envahit, comme si chaque tesson ajouté à l’œuvre reflétait un morceau de son âme.
Mais ce sentiment de plénitude était fugace. La réalité de son autre vie, celle de fonctionnaire, la rattrapait toujours. Est-elle mytho? Des piles de dossiers à traiter, des réunions interminables, des objectifs à atteindre… Un monde terne et routinier, à mille lieues de la créativité et de la liberté qu’elle ressentait dans son atelier.
Le doute s’insinuait alors dans son esprit. Laquelle de ces deux réalités était la sienne ?
Était-elle une artiste perdue dans le labyrinthe administratif, ou une fonctionnaire qui s’échappait dans des rêves de mosaïque ?
Elle se sentait comme une funambule, marchant sur un fil invisible entre deux univers.
D’un côté, la sécurité et la stabilité du fonctionnariat, de l’autre, l’incertitude et la passion de l’art.
Le soir, dans le silence de son appartement, elle se posait les mêmes questions.
Que voulait-elle vraiment ? De quoi son cœur avait-il besoin ? La mosaïque était-elle une simple passion ou un véritable appel ? Son métier lui offrait-il une satisfaction suffisante ou était-il juste un refuge contre l’inconnu ?
Elle n’avait pas de réponse, juste des questions qui tournaient en boucle dans sa tête.
Mais elle savait qu’elle devait trouver un équilibre, une façon de concilier ses deux passions et de vivre une vie qui lui ressemble.
Un jour, peut-être, elle trouverait la réponse. En attendant, elle continuerait à créer, à explorer les nuances de son art, et à naviguer entre les deux réalités qui composaient son existence.
Le questionnement d’Alice est universel. Combien de personnes se sentent tiraillées entre deux passions, deux vocations, deux chemins de vie ? La recherche d’un équilibre est un défi permanent, et il n’y a pas de réponse unique a son questionnement , suis-je mytho ?
Ce qui compte, c’est de rester fidèle à soi-même et de trouver un chemin qui permette de s’épanouir pleinement.