Depuis quelque temps, j’observe une drôle de manie chez certains. Un penchant pour l’exagération, pour l’affabulation, qui me chiffonne. On brode, on embellit, on invente de toutes pièces, comme si la réalité ne suffisait pas.
J’ai connu Pierrot, un gars simple, taiseux. Un jour, il se vante d’avoir terrassé un sanglier à mains nues. Le lendemain, c’est un loup qu’il a mis en fuite. Ses histoires deviennent de plus en plus folles, et on le regarde avec des yeux ronds, entre amusement et méfiance. Jeune, j’aimais conter des histoires. Des aventures extraordinaires, des voyages fantastiques. Mais il y avait toujours une part de vérité, un fil conducteur entre l’imaginaire et le réel. Ce que je vois aujourd’hui est différent. C’est un mensonge qui ronge, qui dévore la réalité.
On se ment pour se valoriser, pour échapper à la banalité du quotidien. On ment pour se faire remarquer, pour exister aux yeux des autres. Mais à quel prix ?
La confiance s’effrite, les relations se distendent. On vit dans un monde de faux-semblants, où l’on ne sait plus qui croire. J’aime la vérité, la rugosité du réel. J’aime les gens simples qui disent ce qu’ils pensent, qui font ce qu’ils disent. Alors, je lance un appel à la sincérité. Retrouvons le goût de la vérité, même si elle est parfois brutale. Renouons avec l’authenticité, avec le courage d’être soi-même.
Laissons les mythomanes à leurs chimères et retrouvons le chemin du réel, celui où l’on se serre la main et où l’on se regarde dans les yeux.